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jeudi 21 septembre 2017

Un témoignage douloureux d'une guerre où tout le monde se déchire

Que reste t-il à faire dans un pays où on se sent étranger alors que c'est son propre pays, un pays où on a enterré sa descendance à qui on a refusé le droit de vivre, un pays où on a été humilié, un pays où on e sait plus où s'installer sans risquer de mourir de manière violente ?
Il n'y a plus aucun autre que de fuir vers l'exil, cet inconnu qui fait moins peur que son propre monde où on a décidé que vous n'avez plus votre place. 
A l'heure où on parle de reconstruire la Syrie comment va t-on procéder pour reconstruire les consciences ? 
La question est sans réponse. Ce ne sont pas des milliards d'euros dont il faudrait pour y arriver mais beaucoup d'amour et de pardon. Vaste chantier qui attend le peuple Syrien.
En lisant le témoignage qui va suivre, d'une étonnante précision, on a du mal à ne pas y croire tant, il reproduit à l'identique, les milliers de témoignages de ceux qui ont pu survivre. Ils sont d'autant plus précieux quand l'heure du jugement viendra mais quel gâchis pour tous. 
Dans ce cas, les Kurdes éternelles victimes de l'Histoire ne sortiront pas grandis de leur combat pour une indépendance certainement justifiée mais impossible à atteindre face à des Etats qui ne veulent pas en entendre parlée. Dans ce conflit, ils ont réussi à se mettre à dos les régimes et les peuples. Le réveil sera très douloureux. Je n'en doute même pas.



Extrait: « Odeur nauséabonde »Cinq heures s'écoulent, puis le jeune homme est jeté menotté et les yeux bandés dans un van, vers une destination inconnue.
À l'arrivée, il se voit confisquer tous ses effets personnels. Ses papiers d'identité, son portable, toutes ses économies, ses vêtements, son diplôme du bac et les papiers de la fac de droit. « Ils m'ont demandé de me déshabiller, mais, comme je refusais, ils m'ont insulté et menacé de me battre, avant que je ne cède, dit-il. C'était le moment le plus humiliant de ma vie. » Il est ensuite jeté dans une cellule sans éclairage, située dans un sous-sol lugubre, où s'entassent une cinquantaine de jeunes hommes. Ses premières pensées sont pour sa femme Raghad et son fils. Ont-ils trouvé la maison de sa sœur ? Le ventre vide depuis le matin et terrorisé à l'idée que les Kurdes le livrent au régime, Ahmad n'entend pas ses codétenus qui s'empressent de lui poser des questions : « Tu travailles pour quel groupe armé toi ? » Affaibli et totalement abasourdi, Ahmad ne répond pas, se recroqueville sur lui-même et s'endort profondément.

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